fin du poème

PROPHETIE DE NAHUM (N1)CONTRE NINIVE

CHAPITRE PREMIER

Dieu, vengeur, patient, mais terrible, protège ceux qui le servent, punit ceux qui le méprisent.(T1)

Le Seigneur est jaloux, il aime la vengeance,
Il hait avec fureur l'ennemi qui l'offense,
Sa haine est sans pitié, son courroux est cruel :
Il est lent à punir, mais c'est en Dieu qu'il frappe ;
       Et nul crime n'échappe
Aux coups inattendus de son glaive éternel.

Accompagné des vents, entouré des orages,
Il marche sur la foudre et brise les nuages ;
Mer, tu le vois paraître, il te parle, et tu fuis.
Tout fleuve est desséché, tout champ devient stérile,
       Bazan n'est plus fertile,
 Le Liban perd ses fleurs, et le Carmel ses fruits.

Il renverse les monts, il dissout les collines,
La terre a tressailli sous leurs vastes ruines,
L'univers tremble au bruit de ses coups effrayants.
Quel pouvoir bravera sa puissance invincible,
       Et de ce Dieu terrible
Quel motel soutiendra les regards foudroyants ?

Sa colère est un feu qui dévore la pierre,
Un souffle destructeur qui ravage la terre,
Dépeuple les états, et détrône les Rois.
Mais il plaint ses enfants au jour de leur tristesse ;
       Et du mal qui les presse,
Il guérit tous les cœurs qui connaissent ses droits.

O ville ! ô lieu proscrit dont le sort m'épouvante !
Dans tes murs renversés par l'onde mugissante
Les flots pendant la nuit apportent le trépas :
Tes citoyens fuiront, j'entends leurs cris funèbres ;
       Mais d'épaisses ténèbres
Arrêteront leur fuite et tromperont leurs pas.

Quels étaient vos desseins, troupe ingrate et rebelle ?
De vos festins impurs le spectacle l'appelle,
Il vous frappe au milieu de vos embrassements :
Telle dans les buissons la flamme qui s'allume,
       En un instant consume
Des rameaux dont la cendre est le jouet des vents.

C'est vous dont les conseils ont formé ce barbare,
Ce guerrier qui m'insulte, et dont la main prépare
Des traits contre Juda, des autels contre moi.
Il forge avec ardeur l'instrument de sa perte,
       Et sa ville déserte
Attendra vainement et son peuple et son Roi.

Et toi, peuple affligé, peuple dont la misère
Apprend au monde entier l'excès de ma colère,
Tu ne souffriras plus les maux dont tu te plains.
Je suivrai le tyran qui se rit de ma haine,
       Et de ta propre chaîne
Dans son camp désolé j'enchaînerai  ses mains.

Mon courroux brisera sur ce Roi qui t'opprime,
La verge qu'il reçut pour châtier ton crime ;
Ne crains point de malheur, ni d'opprobre nouveau,
J'interromprai le cours de ses honneurs frivoles,
       J'abattrai ses idoles,
Et leur temple écrasé deviendra son tombeau.

Je vois l'Ange de paix, il descend des montagnes,
Il arrive ; ô Juda, rentre dans tes campagnes, (T2)
Présente au ciel tes vœux et ton juste transport.
Tes champs ne seront plus un pays de conquêtes ;
       Recommence tes fêtes,
O Juda, ton Dieu règne, et Belial est mort.

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NOTES:

1.  Cette note remplace l'argument original dans 1751:

La prophétie de Nahum, dont les trois chapitres ne présentent que le même objet, et ne
     composent qu'un seul discours, annonce le siège de Ninive, formé par Nabopolassar,
     père de Nabuchodonosor, et de Cyaxare, roi des Mèdes.  C'est la description la plus
     vive et la plus poétique d'une ville assiégée, prise et détruite par ses vainqueurs.  Le
     Prophète nous apprend les principales circonstances du siège ; l'inondation qui rompit
     les portes,  renversa les murs, entraîna les ponts et les digues.   Tout cela ne peut
     regarder que le second siège de Ninive, après lequel cette ville ne se rétablit plus.  Sa
     destruction fut la fin de l'empire  d'Assyrie, dont les Babyloniens et les Mèdes
     partagèrent les débris.     retour au texte



TEXTE:
1. citation latine qui précède le poème dans 1751:

Deus œmulator, ulciscens Dominus : Ulciscens Dominus et habens furorem, etc.  retour au texte

2. Dans 1751 le vers est:

     Il arrive.  Juda, rentre dans tes campagnes,      retour au texte