fin du poème

HYMNE  XV

Tirée du Psaume CXIIIn exitu Israël de Aegypto (T 1)





     Israël est sorti des fers
     Au bruit des vents et des tempêtes.
     Les tonnerres et les éclairs
     Servent de signal à ses fêtes.

La mer le voit, recule, et le Jourdain s'enfuit ;
     Les montagnes tremblent, s'agitent :
Les rochers en éclats, dans cette affreuse nuit,
     L'un sur l'autre se précipitent.

O mer, quelle terreur a dispersé tes flots ?
O Jourdain, quel effroi repousse au loin tes eaux !
     Pourquoi tressaillez-vous, montagnes ?
Pourquoi tressaillez-vous, semblables aux troupeaux
     Qui bondissent dans les campagnes ?

Un seul regard du Seigneur
        Perce les voûtes du monde ;
        Sa voix jette la terreur
        Dans les abîmes de l'onde.
        Sa main, de ruisseaux errants,
        Sait couvrir d'arides plaines,
        Changer le sable en torrents,
        Et les rochers en fontaines.

Non, ce n'est point à nous, ce n'est qu'à tes bienfaits
Qu'Israël doit, Seigneur, sa force et sa victoire.
Daigne nous assurer le triomphe et la paix,
Et que tes ennemis ne demandent jamais :
Où donc est-il, ce Dieu dont vous chantiez la gloire !

     Il est le maître des humains,
     Ce Dieu que l'infidèle outrage.
Son trône est dans le ciel, le ciel est son ouvrage :
Les dieux des nations sont l'œuvre de leurs mains.

     Dieux aveugles qui déshonorent
     Les auteurs d'un culte honteux !
     Dieux sourds aux voix qui les implorent,
     Muets pour répondre à leurs vœux !

Que ceux qui les ont faits, que ceux qui les adorent,
     Deviennent stupides comme eux.

        Peuple choisi, tu n'espères
        Que dans le Dieu des vivants ;
        Ce Dieu qui sauva nos pères.
        Et qui garde leurs enfants.
        Toujours ses bontés soulagent
        Ceux qui recourent à lui ;
        Petits et grands, tous partagent
        Sa tendresse et son appui.
        Au milieu de nous il règne,
        Chez nous il fait son séjour.
        Il veut qu'Israël le craigne,
        Et le serve avec amour.

     Tu bénis le peuple qui t'aime,
Seigneur, tu l'enrichis de tes dons paternels
     Tu créas les cieux pour toi-même,
     Et la terre pour les mortels.

Quand la terre et les cieux célébrent ta puissance
          Par de communs accords,
     Les tombeaux gardent le silence,
Et tu n'es point loué ni béni par les morts.

     Mais nous qui vivons pour ta gloire,
     Nous la chanterons à jamais.
     Les morts privés de tes bienfaits,
     Les morts en perdent la mémoire ;
     Mais nous qui vivons pour ta gloire,
     Nous la chanterons à jamais.



TEXTE: Ce Poème ne se trouve pas dans 1751.
 

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