HYMNE VIII
POUR
LA FÉTE DE S. JEAN-BAPTISTE (T
1)
Dans le désert une voix crie
Qui nous annonce le Seigneur
J'entends des paroles de vie,
Et je vois le jour du bonheur.
Un
enfant vient de naître au milieu des prodiges.
Quel
est-il cet enfant, objet de tant d'amour ?
Il
n'est pas la lumière, il précède le jour,
Et le Christ suivra ses vestiges.
Il s'est élevé comme un feu.
Chargé du plus saint ministère,
Du
maître qui l'envoie il remplira le vœu.
Son
front du sceau divin porte le caractère.
Dieu
l'a sanctifié dans les flancs de sa mère,
Et
dans ces mêmes flancs il a connu son Dieu.
Sublime enfant, la terre et l'onde,
De tes cris sentent le pouvoir.
Jusqu'en leur racine profonde
Les rochers semblent s'émouvoir.
Parle, tonne, remplis le monde
De terreur, d'amour et d'espoir.
Mais déjà le nouveau Prophète
Est suivi d'un peuple nombreux.
Les étrangers et les Hébreux
Du ciel écoutent l'interprète.
Sa voix les instruit, et sa main
Efface leurs souillures
Dans les flots du Jourdain :
Présage des grâces plus pures
Que promet à ses créatures
Leur maître souverain.
Ce
maître si puissant lui-même s'humilie,
Sur
lui-même il remplit les décrets éternels
Qu'aux
yeux des nations son précurseur publie.
Il
reçoit dans les eaux les signes solennels,
Qui seront pour tous les mortels
Le
gage précieux d'une nouvelle vie.
Enfant
d'Elisabeth, quelle gloire pour toi !
Qui
pourra dignement célébrer tes louanges ?
Tu méritas par ton emploi
L'envie et le respect des anges.
Enfant
d'Elisabeth, quelle gloire pour toi !
Mais quel ordre a proscrit sa tête ?
A
qui de si beaux jours sont-ils sacrifiés ?
Où vas-tu, femme indigne ? Arrête.
Tu
demandes son sang ! Cours plutôt à ses pieds
Te
baigner dans l'eau salutaire,
Où de ton amour adultère
Les flambeaux impurs soient noyés.
Le
crime se consomme, et le Prophète expire.
Mais qu'il est content de son sort !
Ministre du nouvel empire,
Il
meurt, et voit finir le règne de la mort.
Quelle plus brillante carrière !
Ses mains ont ouvert la barrière
Au vrai soleil de l'univers.
Les ténèbres duraient encore ;
L'instant qu'il naquit fut l'aurore
Du jour que craignaient les enfers.
Quelle plus brillante carrière !
Ses mains ont ouvert la barrière
Au vrai soleil de l'univers.
Trop heureux fils de Zacharie,
C'est par toi qu'au fils de Marie
Les premiers tributs sont offerts.
Quelle plus brillante carrière !
Ses mains ont ouvert la barrière
Au vrai soleil de l'univers.
Qu'au souvenir de sa naissance
La terre chante avec les cieux.
Que
son nom soit béni ; que sa fête en tous lieux
Soit un jour de réjouissance.